Carnet de voyage : biennale Venise 2015

La 56e Biennale d’Art de Venise s’est déroulée du du 9 mai au 22 novembre 2015 à Venise en Italie. J’y suis allée quelques jours avant qu’elle ne se termine, voici donc les quelques oeuvres qui m’ont intéressée…

Chiharu Shiota, The Key in the hand, installation, 2014-2015.

Cette installation travaille ici avec des clés.  Une clé est un objet qui ouvre des portes, donc qui donne accès à quelque chose. Ici, les clés pourraient être synonymes de souvenirs. En effet, tous les souvenirs sont liés (ici grâce à la présence de fil rouge) entre eux. Le bateau attire aussi notre regard. Ce dernier, étant ancré dans le sol, sert de « berceau » à ces souvenirs : il représente le commencement de tous ces souvenirs, mais aussi un lieu où ces derniers sont rassemblés. Les fils entremêlés, nous montre la complexité de nos souvenirs. Cette œuvre a pour but de représenter le souvenir, en montrant le nombre et leur complexité mais aussi leurs liens : tous sont liés au bateau, berceau de ces clés.

Sans titre

Adel Abdessemed, Nympheas, installation, 2014.

Cette installation est composée de plusieurs groupes de lames piquées dans le sol, formant en quelque sorte des bouquets on pourrait donc penser à des bouquets de fleurs. L’artiste a nommé son œuvre « nymphea », comme la célèbre toile de Claude Monet représentant ces nénuphars dans un décor paisible. Ici, l’atmosphère est loin de l’être : ces armes créées une inquiétude et nous plongent tout de suite dans l’univers de la guerre. L’appel aux armes semblent être montré . Ainsi, Adel Abdessemed représente notre monde actuel : celui de la violence, où les armes ont remplacé les fleurs. On est bien loin des jardins de Claude Monet…

Nidhal Chamekh, De quoi rêvent les martyrs, série de 12 dessins, 2012.

Cet ensemble de dessin au crayon, encre et stylo nous révèlent, comme nous l’indique le titre, les « pensées d’un martyr ». Dans cette œuvre, l’artiste a voulu s’intéresser à ces personnes frôlant la mort, ainsi qu’à leurs pensées. Nous retrouvons ainsi de nombreux éléments invoquant la liberté, mais aussi d’autres nous faisant penser à des souvenirs de ce martyr, tel les armes. En effet, l’artiste nous présente les rêves de vie de ce martyr, mais aussi des rêves de mort (certains sont peut-être réel, aucunes justifications n’est donnée). Il n’est pas rare de voir dans ces dessin un homme tué par balle, où encore la présence d’armes ou de sang. Mais ces dessins sortent de l’imagination de l’artiste : en effet, on ne peut savoir ce qu’un martyr pense vraiment. Rêve-t-il de la mort ? De la vie ? C’est une question qui ne peut avoir de réponses, seulement des suppositions, telle que celle de Nidhal Chamekh.

Massinissa Selmani, A-t’on besoin des ombres pour se souvenir ? série de dessins, 2014.

Cette série de dessin a pour but de représenter la réalité de la société actuelle et donc de poser des questions sur cette dernière. Les médias sont ainsi énormément critiqués, tout comme les politiciens qui apparaissent en ligne de mire. Les premiers sont vus comme des profiteurs (notamment dans le dessin où l’on peut voir des journalistes filmer une baleine bleue posée à même le sol, sans vouloir la sauver) mais aussi comme des menteurs (notamment dans le dessin où l’on peut voir un journaliste interroger un jeune réfugié alors que la caméra est tournée vers un zèbre, il y a un refus de montrer la vérité). Des sujets d’actualité sont aussi montrés, comme la traversée illégale des frontières d’un pays. Ainsi, l’artiste effectue donc une dénonciation de notre société à travers ces dessins.

 

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